Vision Défense 2050

La Défense est à un tournant décisif. Depuis deux ans, une série d'études et de concertations publiques et privées ont mis en évidence la nécessité de repenser son avenir. Face à l'obsolescence d'une partie du parc immobilier, à la fin du modèle du tout-bureau et aux enjeux climatiques, le quartier doit se transformer. Après les Etats généraux de la transformation des tours (2022-2023) initiés par l’établissement public Paris La Défense, ce sont les principaux investisseurs du quartier qui ont engagé en 2024 avec de nombreux experts un travail prospectif pour imaginer un modèle plus mixte, durable et résilient, et proposer une vision stratégique, urbaine et programmatique.

L’Atelier Franck Boutté a participé à cette réflexion, notamment en accompagnant les concepteurs de projets coordonnés par l’Atelier Soil dans le cadre de la vision urbaine proposée par le groupement, pour inscrire La Défense dans une dynamique d’adaptation et de transformation environnementale.

La morphologie de La Défense exacerbe localement les conséquences du dérèglement climatique : phénomènes aérauliques, solarisation intense, rupture des continuités écologiques rendent le territoire inconfortable pour tous, et nuisible pour la biodiversité, encore plus qu’ailleurs. Pourtant, ce territoire offre un formidable potentiel de transformation. Pour assumer la dette carbone qu’elle représente, La Défense doit travailler avec le déjà là, et ainsi minimiser sa recarbonation.

Dans une logique prospective, nous avons proposé de réparer les discontinuités écologiques provoquées par l’émergence de La Défense. Nos études aérauliques et d’ensoleillement nous ont conduit à développer un réseau pensé pour optimiser le confort des usagers tout au long de l’année : en recherchant la lumière et la sérénité aéraulique en hiver ; en suivant le fil de l’ombre, au gré du vent en été.

Des portes d’entrées bioclimatiques aux pôles refuges, les itinéraires-liens tissent un réseau écologique et climatique qui repose sur l’ombrage, l’évaporation, la pérennes, la ventilation naturelle et l’évapotranspiration végétale. Des dispositifs éphémères peuvent compléter les aménagements afin de permettre l’agilité nécessaire aux changements saisonniers.

Cette transformation est nécessaire tant du point de vue de l’atténuation, afin de contribuer à l’effort de réduction des GES en évitant d’émettre ailleurs, que de celui de l’adaptation, pour améliorer le confort de ses habitants et utilisateurs, et la rendre désirable.