Co-bénéfice adaptatif
Narrative
La chaleur en ville est aujourd’hui le risque climatique le plus mortel en Europe. Selon l’Agence Européenne pour l’Environnement, les vagues de chaleur ont causé plus de 60 000 décès sur le continent au cours de l’été 2022. Face à cette menace, les collectivités cherchent à déployer des solutions pour rafraîchir l’espace urbain. Mais adapter la ville à la chaleur ne peut pas se faire au détriment des autres risques.
L’adaptation doit être multirisque, pensée en cohérence avec l’ensemble des vulnérabilités du territoire. Réduire l’impact sanitaire de la chaleur urbaine doit devenir un levier pour limiter d’autres risques liés au changement climatique : inondations, perte de biodiversité, épuisement des ressources, tensions sociales…
Prenons l’exemple d’un site exposé à la fois à la surchauffe estivale et au risque d’inondation. Il ne s’agit pas de traiter séparément ces deux enjeux, mais de chercher des solutions hybrides, qui les limite ensemble. Un réseau de noues végétalisées, par exemple, peut absorber l’eau de pluie lors d’événements extrêmes tout en irriguant les végétaux pour éviter le stress hydrique. Un cour d’eau renaturé peut absorber les crues tout en apportant de la fraîcheur au quotidien. Ainsi, une même infrastructure devient un outil de résilience croisée, utile en cas de sécheresse comme de crue.
Penser l’adaptation à la chaleur en ville, c’est donc penser en complexité, accepter de sortir des solutions mono-risques, parfois séduisantes mais inefficaces. L’adaptation ne sera résiliente que si elle est plurielle, ancrée dans les réalités locales et capable d’offrir des réponses transversales.
Éditeur
Archibooks
Date de publication
2025
Pages
176 pages
Illustration
Sébastien Hascoët