l'Espoir (Le choix de)

Narrative

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À l’heure de l’éco-anxiété et des angoisses de fin du monde, il peut paraître bien difficile de s’enthousiasmer pour « la fabrique de la ville ». Dans les couloirs des écoles d’architecture ou d’urbanisme, au sein des agences et des entreprises du bâtiment, l’angoisse est palpable et les vocations se font moins enthousiastes… Comment continuer à construire lorsque l’on sait que le secteur du bâtiment représente 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises et qu’il génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre (source Ministère de la Transition écologique) ? Comment concilier pénurie de logements, impératif social du toit pour tous adapté aux conditions de demain, et nécessité de recentrer l’action sur le bâti existant, en limitant au maximum toute nouvelle construction ? Comment continuer à aménager et préserver l’attractivité économique des territoires, lorsque l’on sait que l’étalement urbain grignote les terres fertiles – qui sont à la fois réserves de biodiversité, espaces de la souveraineté alimentaire, et puits de carbone ?

Construire a toujours un impact, et artificialiser est toujours dévastateur. L’équation est donc difficile, voire tétanisante. Or le pire serait de baisser les bras, et l’inaction n’est pas une option.

Mais un autre regard sur les temps qui s’annoncent est possible. Les contraintes qui s’imposent à nous doivent être l’occasion d’un réenchantement de nos métiers.

En embrassant le prisme de l’adaptation, les acteurs de la ville ont une nouvelle mission : transformer positivement. Leurs actions peuvent participer de la réparation des villes et des territoires : recréer un cycle de l’eau altéré, renaturer une terre morte, revitaliser un cours d’eau, retisser des continuités écologiques brisées, réhabiliter un bâtiment pour lui donner une seconde vie, mieux adaptée, tout en honorant la dette carbone qu’il représente.

Aujourd’hui, toute étude d’impact (obligatoire lors d’un projet urbain), doit annoncer les mesures qui viendront compenser ce qu’un projet vient altérer : demain, nous pouvons espérer imaginer et réaliser des projets pour lequel l’état projeté sera meilleur que l’état existant, et ne nécessitera donc pas de mesures compensatoires.

L’optimisme n’est pas un aveuglement ou une naïveté. Il est la volonté affichée de réussir à faire mieux et la matière nécessaire de l’engagement.

  • Contribution

    Issue du livre "Les 101 Mots de l'Adaptation, à l'usage de tous", sous la direction de l'Atelier Franck Boutté

  • Titre

    l'Espoir (Le choix de)

  • Auteur

    Bertrand Bethune, chef de projets à l'Atelier Franck Boutté

  • Éditeur

    Archibooks

  • Date de publication

    2025

  • Pages

    176 pages

  • Illustration

    Sébastien Hascoët