Ville ouverte
Narrative
Une ville ouverte n’est pas un plan achevé, ni une architecture close sur elle-même. Elle se tient dans l’inachèvement, dans cette disponibilité à se laisser transformer par ce qui survient. Elle n’impose pas une forme unique mais laisse place à l’imprévu, la diversité, aux usages qui se réinventent chaque jour.
Une ville ouverte ne se contente pas de construire des murs et des infrastructures : elle cultive des porosités. Porosité entre l’espace public et l’espace intime, entre générations, entre rythmes du jour et ceux de la nuit, entre la nature et le bâti. Elle accepte que la vie urbaine ne puisse jamais être totalement maitrisée, et c’est dans cette incertitude qu’elle trouve sa richesse.
Les crises climatiques, sociales ou économiques rappellent combien les villes rigides, planifiées jusqu’au détail, se brisent face aux secousses. À l’inverse, une ville ouverte se plie, s’adapte, absorbe, transforme. Elle n’érige pas des frontières définitives mais propose des seuils à franchir, des espaces à partager, des interstices où l’inattendu peut éclore.
« Ouvrons la ville ! », donc, pour protéger sans enfermer, rendre possible des vies diverses au cœur des vulnérabilités partagées.
« Ouvrons la ville ! », donc, comme mécanisme d’adaptation qui devient condition de notre liberté collective dans un monde en transition.
Contribution
Issue du livre "Les 101 Mots de l'Adaptation, à l'usage de tous", sous la direction de l'Atelier Franck Boutté
Titre
Ville ouverte
Auteur
Tomás Castillo, chef de projets à l'Atelier Franck Boutté
Éditeur
Archibooks
Date de publication
2025
Pages
176 pages
Illustration
Sébastien Hascoët